dimanche 11 décembre 2022

JUILLET 1940 Prisonnier des Allemands

 

Juillet 1940


 

Quart de Léon Noguéro


Lundi 1er JUILLET 1940 = 200 g de pain, 60 g de viande, ¼ de café

 

« Le gouvernement français quitte Bordeaux situé en zone occupée et s’installe en zone libre, à Vichy. » [1]

 


Mardi 2 JUILLET 1940 = 200 g de pain, ¼ de soupe, 20 g de lard,

30 g de miel, ¼ de café

 


Mercredi 3 JUILLET 1940 = 200 g de pain, ¼ de soupe, 15 g de lard,

1 cuillerée de confiture

 

« À Mers-el-Kébir, en Algérie, sur décision de Churchill, la plus grande partie de la flotte de guerre française est détruite par la force H britannique. » [2]

 


Jeudi 4 JUILLET 1940 = 200 g de pain, 60 g de singe, ½ soupe,

20 g de graisse, 2/4 de purée, ¼ de café

 


Vendredi 5 JUILLET 1940 = 200 g de pain, 70 biscuits, ½ de soupe,

2/4 de purée, ¼ de café

 


Samedi 6 JUILLET 1940 = 60 g de singe, ½ de soupe, 20 g de graisse,

2/4 de purée, ¼ de café

 

 

Dimanche 7 JUILLET 1940 = 200 g de pain, 2/4 de bouillon liquide,

20 g de lard, 18 g de nouilles, 2 cuillerées de confiture, ¼ de café

 

« La flotte française d’Alexandrie, d’un commun accord avec les Britanniques, est partiellement désarmée sur place. » [3]

 


Lundi 8 JUILLET 1940 = 200 g de pain, 50 g de singe, 2 quarts de soupe, 20 g de graisse, ¼ de café

 

« À Dakar, immobilisation par une torpille britannique du Cuirassé Richelieu. » [4]

 


Mardi 9 JUILLET 1940 = 100 biscuits, 10 g de viande, 2 quarts de soupe,

½ pomme de terre, ¼ de café

 


Mercredi 10 JUILLET 1940 = 300 g de pain moisi, 58 g de singe,

¾ de soupe, 120 g de miel, ¼ de café

 

« À Vichy, par 569 voix contre 80 et 20 abstentions, l’Assemblée nationale vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. » [5]

 


Jeudi 11 JUILLET 1940 = 200 g de pain moisi, 60 g de singe,

2 quarts de soupe, 20 g de graisse, 20 g de pâtes, ¼ de café

 

« Le maréchal Pétain chef de l’État français. » [6]

 


Vendredi 12 JUILLET 1940 = 60 g singe, 2 quarts de soupe, 20 g de graisse, ¼ de café

 


Samedi 13 JUILLET 1940 = 65 g de pain, 60 g de singe,2 quarts de soupe, 15 g de margarine, 12 g d’avoine, 50 g de miel, ¼ de café

 


Dimanche 14 JUILLET 1940 = 180 g de pain, 50 biscuits, 60 g de singe,

2 quarts de soupe, 50 g de miel et 1 cuillerée de confiture, ¼ de café

 


Lundi 15 JUILLET 1940 = 200 g de pain, 60 g de singe, 2/4 de choux

 


Mardi 16 JUILLET 1940 = 200 g de pain, 80 g de viande, 4/4 de soupe,

 25 g de choux, ¼ de café



Mercredi 17 JUILLET 1940 = 400 g de pain, 4/4 de soupe, 20 g de lard,

12 g de nouilles, 5 g d’avoine, 1 cuillerée de confiture, 2/4 de café

 


Tarbes, mercredi 17 juillet 1940                                              170/328

 

Bien chère maman,

Après plus d’un mois de terrible attente, nous venons d’avoir, à l’instant, une carte avec 2 mots de Léon que nous présumons prisonnier et dit juste qu’il est en parfaite santé. Peut-être en aurez-vous aussi et qu’il nous écrira plus longuement bientôt. Alors, chère maman, nous voilà plus tranquilles et je le souhaite pour tous les autres de Cadéac. J’avais écrit le 08 à la Croix-Rouge de Genève, je ne vais pas tarder à avoir la réponse malgré que maintenant je suis rassurée. Espérons que tout s’arrangera assez vite et qu’il reviendra vite parmi nous. Alors, chère maman, bon courage. Faites-nous écrire s’il vous faut quelque chose et nous irons peut-être vous voir bientôt. Ici, toujours la pluie. Le bonjour à la famille Soulé qui j’espère ont dû avoir, eux aussi, de bonnes nouvelles d’Alphonse. Sommes en bonne santé et vous en souhaitons de même. Bons baisers de tous deux. Je lui écrirai sitôt qu’il m’aura donné l’adresse.  Ne vous en faites pas. Louis et Léonie.

 


Jeudi 18 JUILLET 1940 = 200 g de pain, 60 g de singe, 4/4 de soupe,

50 g de choux, ¼ de café

 


Vendredi 19 JUILLET 1940 = 300 g de pain, 60 g de singe, 2/4 de soupe, 13 g de margarine, 18 g d’avoine, 1 cuillerée de confiture, ¼ de café

 


Samedi 20 JUILLET 1940 = 300 g de pain, 60 g de singe, 12 g de margarine, 6 g de nouilles, 2/4 de café

 

« Ralliement à la France libre des Nouvelles-Hébrides, premier territoire à répondre à l’appel du général de Gaulle. » [7]

 


Dimanche, 21 JUILLET 1940 = 60 g de singe, 2/4 de soupe, 25 g d’avoine, 1 cuillerée de confiture, ¾ de café

 


Lundi, 22 JUILLET 1940 = 800 g de pain, 50 g de singe, 50 g de saucisse, 40 g de lard, 40 g de graisse, 25 g d’avoine, 4/4 de café


« Loi prescrivant la révision des naturalisations intervenues depuis le 10 août 1927. » [8]



Mardi 23 JUILLET 1940 = 200 g de pain, ¼ de lait/son, 2/4 de soupe

 

« Loi prononçant la déchéance de la nationalité française et la confiscation des biens de quiconque a quitté le territoire métropolitain entre le 10 mai et le 30 juin 1940. » [9]

 


Mercredi 24 JUILLET 1940 = 250 g de pain, 2/4 soupe, 6 pommes de terre + sel, 1 cruche

 

« Annexion « de facto » de l’Alsace et de la Lorraine au Reich. » [10]

 


Jeudi 25 JUILLET 1940 = 200 g de pain, ¼ de lait/son, 2/4 de soupe,

¼ de petit-lait

 

« Loi rendant coupable de crime de trahison et d’intelligence avec l’ennemi tout français qui, sans autorisation, prend ou conserve du service dans une armée étrangère. » [11]

 


Hendaye, ce 28 juillet 1940                                                         170-1

 

Cher Monsieur et Madame Durrieu,

Voici quelque temps déjà que ma soeur[12] vous a écrit. Aujourd’hui, Hélène a reçu deux lettres de Léon du 12 et 13 juin ; elles ne sont pas très fraîches. Vous autres, savez-vous quelque chose de plus nouveau ? André, depuis aussi le 13 juin, je ne sais rien du tout, ses parents non plus n’ont pas de nouvelles, que de notre voisin de Souyeaux qui était avec lui et est prisonnier dans la Meurthe-et-Moselle. Il a écrit chez lui. Peut-être qu’André y est aussi… ? Notre grand frère est rentré depuis quelques jours, sa présence atténuera un peu le chagrin de ma pauvre petite maman quand on songe que nous ne verrons plus notre petit Roger – cela Madame est une chose affreuse.

Au revoir, chère Madame et cher Monsieur, nous vous embrassons bien affectueusement toutes les deux.

Élise Dilhan

  

 

 

CARNET

 

Le samedi 27 juillet 1940, j’arrivais au stalag[13] V-A

de Ludwigsburg[14]

 


 



[1] « Lettres du temps de guerre 1939-1942 », op. cit., p. 53

[2] « Lettres du temps de guerre 1939-1942 », op. cit., p. 53

[3] « Lettres du temps de guerre 1939-1942 », op. cit., p. 53

[4] « Lettres du temps de guerre 1939-1942 », op. cit., p. 53

[5] « Lettres du temps de guerre 1939-1942 », op. cit., p. 53

[6] « Lettres du temps de guerre 1939-1942 », op. cit., p. 54

[7] « Lettres du temps de guerre 1939-1942 », op. cit., p. 54

[8] « Lettres du temps de guerre 1939-1942 », op. cit., p. 54

[9] « Lettres du temps de guerre 1939-1942 », op. cit., p. 54

[10] « Lettres du temps de guerre 1939-1942 », op. cit., p. 54

[11] « Lettres du temps de guerre 1939-1942 », op. cit., p. 54

[12] Hélène Dilhan.

[13] Abréviation de mannschafts STAmmLAGer : « camp de prisonniers de guerre. »

[14] Ville située près de Stuttgart dans le Baden-Württemberg, à seulement 160 km. de Strasbourg.


Présentation

Soldat en Alsace-Lorraine (1939-1940)

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