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dimanche 11 décembre 2022

Captifs, internés et expatriés en Allemagne (1940-1945)

 

 - Statistiques -

 

Il n’est pas excessif de rappeler, ici, que plus de deux millions et demi de Français furent présents sur le territoire allemand durant tout le cours des hostilités. Parmi lesquels :

 

« PRISONNIERS DE GUERRE FRANÇAIS. Capturés : 1 845 000 [en 1939-40 (au 25-6-1940) : pris au combat : 2 650 000 ; internés : 1 830 000 ; 1941/43 : 15 000]. À la suite des décès ou disparitions [51 000 dont 37 054 décès répertoriés (soit 3,7 % de l’effectif de 1945), des libérations et évasions, ils n’étaient plus que 1 490 000 (fin 1940), 1 216 000 (en 1941), 1 109 000 (en 1942), 983 000 (en 1943), 956 101 (en juin 1944, dont 221 443 travailleurs libres). Ils ont pu jusqu’en 1944 envoyer de l’argent en France et, à partir de juin 1942, devenir travailleurs libres. Environ 5 000 épousèrent des Allemandes et restèrent en Allemagne après 1945. Environ 80 000 s’évadèrent entre juin 1940 et nov. 1942, la plupart se réfugièrent en zone libre où, après l’occupation de la zone libre (nov. 1942), ils furent soumis au même régime que les hommes de leur classe d’âge.

 

Ce chiffre se décomposait comme suit au mois de mars 1945 :

« Prisonniers : 950.000, dont 225.000 avaient été transformés en « travailleurs libres » ;

« Service du travail obligatoire (S.T.O.)[1] et déportés travailleurs : environ 750.000.

« Déportés politiques et raciaux : 400.000, selon des approximations qui ne pourront être vérifiées qu’une fois terminées les opérations actuelles de recensement des prisonniers et déportés ;

« Alsaciens-Lorrains : nombre indéterminé (on avance les chiffres de 300.000, 600.000, etc.), car les Allemands ont soit incorporé dans la Wehrmacht, soit déporté en Allemagne les habitants de ces deux provinces. »[2] 

 

Selon un bilan établi au 17 novembre 1947 du secrétariat aux Anciens Combattants : « Prisonniers transférés en Allemagne : 1 580 000 ; rapatriés : anciens combattants 59 359*, pères et soutiens de famille 18 731*, service de santé 32 740, malades et blessés 183 381, militaires de carrière libérés pour encadrement 1 422*, sauveteurs 232*, services rendus 81, spécialistes 14 490*, relève 90 747*, Alsaciens-Lorrains 7 681, Dieppois 1 580, administration publique 17 751 (dont, semble-t-il, 10 000 libérés en France)*, veufs 123*, cas humanitaires 273, récompense 8, cultivateurs 18 127*, cheminots 1 710*, ingénieurs agronomes 381*, divers et indéterminés 81 076, mission de propagande 4. »[3]

Les nombres suivis d’un astérisque (*) représentent les rapatriements dus à l’action de Vichy.

 

« TRAVAILLEURS EN ALLEMAGNE [4]. Volontaires : 1°) « désignés » : partis entre automne 1940 et juin 1942 : 153 000. 2°) Autres : 34 652. Nombreux retours plus ou moins licites avant juin 1942. Il en resta 43 000 en Allemagne. STO (Service du travail obligatoire) : travailleurs partis avec la « relève » à partir de juin 1942 : total cumulé 70 000 (été 1942), 240 000 (déc. 1942), 490 000 (mars 1943), 670 000 (août 1943), 723 000 (juillet 1944). Départs par périodes : du 1-6 au 31-12-1942 : 240 386 ; du 1-1 au 31-12-1943 : 456 000 ; du 1-1 au 30-05-1944 : 34 244. Relève : conditions stipulées entre Laval et les nazis en juin 1942 : 3 travailleurs volontaires contre le retour de 1 prisonnier de guerre (chiffres effectifs : 723 162 travailleurs entrés en Allemagne : 111 000 prisonniers et malades rapatriés ; 197 000 prisonniers transformés en travailleurs libres).

Leur dénomination officielle est « personnes contraintes au travail en pays ennemi » (ou « occupées par l’ennemi »). Les anciens travailleurs en Allemagne se sont vu refuser, le 13-2-1978, par la cour d’Appel de Paris le droit de s’appeler « déportés du travail ». Les cours d’Appel de Limoges (19-4-1990) et de Toulouse (29-11 et 4-12-1989) n’ayant pas interdit cette dénomination ont vu leurs 3 arrêts cassés le 31-1-1992 par la Cour de cassation. Le 19-11-1980, le groupe communiste avait déposé une proposition de loi pour faire adopter la formule « victimes de la déportation du travail » rappelant que 60 000 travailleurs forcés moururent en Allemagne (dont 15 000 exécutés pour actes de résistance) ; 50 000 sont revenus tuberculeux. Entre 1945 et 1980, 25 % sont morts de divers handicaps. »

 

 Colonne de prisonniers de guerre. Collection privée (Henri Noguéro)

 



[1] Service du Travail Obligatoire en Allemagne, créé par la loi du 16/02/1943 se référant à celle du 04/09/1942 sur l’utilisation et l’orientation de la main d’œuvre.

[2] « Le Monde Illustré » n° 4302 du 7 avril 1945, p. 3

[3] P.689, Quid 2001. 

[4] P.689, Quid 2001.


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Soldat en Alsace-Lorraine (1939-1940)

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